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« Zéro émissions nettes » : Signification et implications

18-06-2018

L’Accord de Paris s’est construit autour d’un objectif central, annoncé dès l’article 2 : limiter le réchauffement climatique à 2°C, et si possible à 1,5°C. Cette finalité de long terme est assortie d’un jalon plus opérationnel dans l’article 4 : atteindre le « zéro émissions nettes » dans la seconde moitié du siècle. Cette note, rédigée par le Groupe Interdisciplinaire sur les Contributions Nationales (GICN), discute les choix possibles et leurs implications.

Pour respecter l'Accord de Paris, il s’agit donc de tendre vers un équilibre entre les émissions anthropiques, en grande partie liées à l’utilisation de combustibles fossiles, et les absorptions anthropiques, comme la plantation de forêts ou la capture et le stockage éventuel de CO2 atmosphérique.


Cependant, la formulation de cet article 4 interroge et nécessite de préciser plusieurs points :

  • Le périmètre d’action : quelles émissions mais surtout quelles absorptions considère-t-on comme anthropiques ? quels gaz sont concernés par le « zéro émissions nettes » ?
  • La métrique d’équivalence : comment rendre commensurables des gaz à effet de serre avec des propriétés physiques différentes ? Autrement dit, quelle métrique choisir ?
  • L’adéquation avec l’objectif de température : dans quelle mesure cet article 4 est-il cohérent avec l’article 2, c’est-à-dire avec l’objectif de contenir l’élévation de la température « nettement en-dessous de 2°C » et de chercher à atteindre 1,5°C ?

Cette note étudie successivement (1) la difficulté qui peut exister à distinguer flux anthropiques et naturels, (2) les gaz à considérer, (3) la question de la « métrique » utilisée pour définir un équilibre et (4) la cohérence avec l’objectif de long terme.


Lire la note


Le Groupe Interdisciplinaire sur les Contributions Nationales

Le Groupe Interdisciplinaire sur les Contributions Nationales (GICN) a été mis en place pendant la préparation de la COP21 à la demande de Mme la Ministre et financé par l’ADEME, pour apporter aux négociateurs français l’expertise d’une partie de la communauté académique nationale (correspondant essentiellement aux sciences « naturelles » et à l’économie). Comme son nom l’indique, le travail du groupe a été essentiellement focalisé sur l’évaluation des Intentions de Contributions Nationales, en termes de réductions des émissions de gaz à effet de serre, mais il n’a pas limité son travail d’expertise à ce seul sujet. L’Accord de Paris clôt un cycle de travail, mais la perspective du rendez-vous de 2018, où les contributions des Etats seront à nouveau débattues puis révisées, ouvre au contraire de nouveaux enjeux en termes d’analyse. Il est important dans cette perspective de préserver l’acquis du travail collectif qui a été accompli, et de maintenir un Pôle de compétence nationale, permettant de réagir rapidement face aux informations diverses et difficiles à évaluer qui accompagnent les processus de négociations. C’est l’un des objectifs de la convention "Services climatiques" signée avec le Ministère de la Transition écologique et solidaire, l'IPSL, Météo France, le CERFACS, le CIRED et le BGRM.


Le groupe est défini au niveau national et veille à ce que l’expertise présente dans les laboratoires publics soit disponible pour les structures, gouvernementales ou autres, qui sont impliquées dans les négociations et les prises de décision sur le thème du climat. Il a aussi un rôle de communication auprès du grand public. Il se veut un outil complémentaire du GIEC, qui effectue des rapports d’évaluation périodiques dans un cadre international et répond aux questions de la Convention Cadre des Nations Unies sur le Changement Climatique (CCNUCC). Le GICN peut s’emparer de questionnements qui exigent une réactivité plus grande que l’organisation du GIEC ne le permet. Il peut aussi s’intéresser à des sujets insuffisamment mis en relief par le GIEC et/ou la littérature scientifique. Il peut également traduire ou susciter une ou des positions nationales. Enfin, il a vocation à produire des documents publiés qui pourront être évalués par le GIEC.


Contact

Olivier Boucher , IPSL, Tél. : 01 44 27  47 63

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