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Rapport du Global Carbon Project sur les émissions de CO2

29-11-2013

Comme chaque année, le Global Carbon Projet (GCP) vient de publier son  rapport sur les émissions de dioxyde de carbone, sur son absorption par les terres et les océans (les puits de carbone) et sur son accumulation dans l’atmosphère. Les données de nombreux instituts de recherche dans le monde ont été compilées pour produire ce rapport qui sort en même temps que le lancement mondial du site Global Carbon Atlas ( www.globalcarbonatlas.org ), une plate-forme en ligne pour explorer, visualiser et interpréter les données sur les émissions de CO2 aux échelles globale, régionale et nationale.

En 2013, les émissions mondiales de dioxyde de carbone issues de la combustion des combustibles fossiles vont atteindre 36 milliards de tonnes pour l’année 2013. Pour Philippe Ciais, l’un des deux présidents du GCP et le coordinateur  de la réalisation du Global Carbon Atlas, « c’est un niveau que l’humanité n’a jamais connu dans le passé ».


Les émissions dues aux seuls combustibles fossiles augmenteront cette année de 2,1%, soit à un rythme un peu moins soutenu que la moyenne de 3,1 % depuis 2000. Ce taux de croissance des émissions succède à un taux similaire de 2,2% pour l’année 2012, ce qui confirme une croissance plus faible que la moyenne. Le total des émissions atteindra 36 milliards de tonnes d’ici à la fin de cette année, soit 61 % de plus que les émissions de 1990.


Le rapport 2013 montre également que les concentrations atmosphériques de dioxyde de carbone ont augmenté en 2012 à un taux plus rapide que le taux moyen des 10 dernières années, en raison de la combinaison de l’augmentation continue des émissions et de la diminution des puits de carbone terrestres par rapport aux deux années précédentes, qui avaient été exceptionnelles. En 2012, l’absorption du CO2 atmosphérique par la végétation est revenue dans la moyenne de la dernière décennie.


« Les niveaux élevés de l’absorption du CO2 atmosphérique par la végétation en 2011 et 2010, associés aux caractéristiques climatiques de La Niña, ont contribué à ralentir, plus qu’à l’ordinaire, les augmentations de dioxyde de carbone atmosphérique », affirme le Dr Mike Raupach (CSIRO), un des co-auteurs du rapport. « Ces niveaux élevés du puits de carbone terrestre ont maintenant diminué, ce qui explique l’augmentation, en 2012, des concentrations du CO2 atmosphérique».


En 2012, les taux d’émission des principaux pays émetteurs de CO2 étaient de 5.9 % pour la Chine, de -3.7 % pour les USA, de -1 .3 % pour l’Union européenne et de 7.7 % pour l’Inde. En 2012, les émissions se répartissent de la manière suivante : charbon (43%), pétrole (33%), gaz (18%), ciment (5.3%) et combustion des gaz en torchère (0.6 %).


Le cumul des émissions de dioxyde de carbone de toutes origines (combustibles fossiles et diversification de l’utilisation des surfaces terrestres) depuis 1870 atteindra 2015 milliards de tonnes cette année. Il nous reste peu de temps avant d’entrer  « dans une zone rouge, où il deviendra très difficile d’éviter un réchauffement planétaire inférieur à 2°C» prévient Philippe Ciais.




Source :

C.Le Quéré et al , Global carbon budget 2013, Earth System Science Data (689-760), 2013



Pour en savoir plus :

Le site de GCP et les diapositives du bilan 2013


 

Contact :

Philippe Ciais , LSCE

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