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La pollution parisienne diminue-t-elle pendant le confinement ?

31-03-2020

Face à la propagation du coronavirus (covid-19), les autorités françaises ont mis en place un confinement de la population à partir du 17 mars 2020. Depuis ce jour, les déplacements en voiture, habituellement de l’ordre de 15,5 millions par jour en Ile-de-France, sont limités. Les oxydes d’azote (NOx), qui sont des polluants principalement émis par le trafic routier, ont vu leurs concentrations réduites de plus de moitié.

Pour autant les franciliens ne respirent pas forcément un air plus pur car les particules fines (ou PM2.5) sont encore très présentes dans l’atmosphère parisienne. Depuis le début du confinement, deux pics de pollution aux particules ont été observés à Paris pour les jours du 20-21 et du 27-28 mars 2020. Ces particules sont émises directement par le trafic routier et le chauffage au bois, et peuvent également être formées à partir des NOx et de l’ammoniac (NH3) présents dans l’atmosphère.


Le NH3 est un gaz provenant des activités agricoles et notamment émis lors de l'épandage d’engrais sur les cultures. Il est difficile à mesurer dans l’air ambiant enr aison de la nature collante, volatile et réactive de cette molécule, c’est pourquoi ses inventaires d’émissions sont peu précis.


Récemment, l’équipe du Laboratoire Atmosphères et Observations Spatiales ( LATMOS-IPSL ) a mis en place un instrument de pointe, appelé mini-DOAS pour « Differential Optical Absorption Spectroscopy », sur le toit de Sorbonne Université (campus Pierre et Marie Curie) au sein de la plateforme QUALAIR pour surveiller en temps réel les concentrations de NH3 au-dessus de Paris. Grâce à ce jeu de données novateur, les scientifiques ont pu observer les pics de NH3 simultanément à ceux des particules et ainsi confirmer le rôle des activités agricoles sur la dégradation de la qualité de l’air à Paris [Viatte et al., 2020].


Concentrations de polluants mesurées à Paris pendant le mois de mars 2020. En vert, les concentrations de NH3 mesurées par le mini-DOAS installé sur la plateforme QUALAIR. En noir et en rouge, les concentrations de PM2.5 et NOX mesurées par le réseau de mesures Airparif (https://www.airparif.asso.fr/)



 

Contact 

Camille Viatte - LATMOS-IPSL - camille.viatte @ latmos.ipsl.fr

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