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L’empreinte toujours plus grande de l’activité humaine sur l’océan

08-09-2020

L’océan couvre 70 % de la surface du globe. Il est une source majeure de vie et le plus important réservoir d’énergie du système climatique. Du fait de son inertie thermique, il se modifie plus lentement que les surfaces continentales, mais ces modifications durent bien plus longtemps. À l’aide de modèles climatiques et d’observations, une équipe internationale (dont le LOCEAN-IPSL) vient, pour la première fois, de déterminer à quel moment (ou « temps d’émergence ») les changements de température et de salinité ont commencé à dépasser les variations naturelles de l’océan, y compris dans ses zones les plus profondes.

Plus de 90 % de l’excès de chaleur associé au réchauffement climatique se trouve désormais dans l’océan et il est essentiel de comprendre où, quand et comment cet excès se propage. Au-delà des changements de température, la salinité de l’océan est aussi modifiée par les modifications de précipitation et d’évaporation.


Les chercheurs ont ainsi montré que les changements de température et de salinité observés dans l’océan depuis une cinquantaine d’années étaient reproduits dans les modèles climatiques et qu’une empreinte humaine pouvait être identifiée dans ces changements dès les années 1980 dans les profondeurs de l’océan Austral. Or, cet océan joue un rôle clé dans la redistribution de la chaleur et du sel dans l’océan global ainsi que dans la réponse de ce dernier aux perturbations externes telles que les émissions humaines de gaz à effet de serre. Selon les modèles, l’influence de l’homme est présente aujourd’hui dans 20 à 55 % des trois bassins océaniques (Atlantique, Pacifique, Indien) et devrait continuer à s’intensifier pour atteindre 40 à 65 % en 2050 et 55 à 80 % en 2080.


Cette étude montre que l’océan est très sensible aux perturbations du climat causées par l’homme. Or, les changements qu’il subit et qui vont s’intensifier dans les prochaines décennies, constituent des risques sérieux pour les sociétés humaines et les écosystèmes, avec notamment des conséquences majeures sur la circulation globale de l’océan et la hausse du niveau de la mer.


Iceberg localisé en février 2017 au large du continent Antarctique en Mer de Weddell, pendant la campagne océanographique WAPITI (JR16004) à bord du navire James Clark Ross.


En savoir plus

Silvy, Y., Guilyardi, E., Sallée, J.-B. & Durack, P. J. Human-induced changes to the global ocean water masses and their time of emergence. Nature Climate Change (2020) doi:10.1038/s41558-020-0878-x


Les laboratoires et institutions impliqués dans cette étude sont le Laboratoire d’océanographie et du climat : expérimentations et approches numériques (LOCEAN-IPSL, Sorbonne Université / CNRS / MNHN / IRD), l’Université de Reading (Royaume-Uni) et le Lawrence Livermore national laboratory (LLNL, USA).


ContactYona Silvy, LOCEAN-IPSL  yona.silvy@locean-ipsl.upmc.fr


Source : INSU

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