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Enjeux scientifiques autour de l'ouragan Dorian

03-09-2019

Image satellite (GOES) datant du 2 septembre 2019 et montrant l’ouragan Dorian au large de la Floride

Après un début de saison cyclonique relativement calme, le bassin Atlantique Nord connaît actuellement son premier ouragan majeur de la saison. L’ouragan Dorian a atteint ce dimanche 1er septembre la catégorie maximale sur l’échelle de Saffir-Simpson – la catégorie 5, avec des vents atteignant les 300 km/h, et des rafales pouvant atteindre les 360 km/h. Après avoir dévasté les Bahamas ce dimanche 1er et lundi 2 septembre, il se dirige vers la côte Est des États-Unis, le long d’une trajectoire qui pourrait s’incurver vers le Nord dans les heures qui viennent. Outre les vents intenses, ce sont surtout les pluies diluviennes et la montée des eaux et les vagues associées à l’ouragan lorsqu’il touche terre qui sont les plus dangereuses ; ce fut particulièrement le cas lors des ouragans Katrina (2005) et Harvey (2017) qui provoquèrent des inondations meurtrières.


Modèle idéalisé d’un cyclone tropical

Les processus de formation et d’intensification des cyclones tropicaux font l’objet de nombreuses études par la communauté scientifique internationale et implique plusieurs équipes de l’IPSL. La prévision de leur trajectoire, et surtout la prévision de l’évolution de leur intensité représentent toujours aujourd’hui des enjeux majeurs. Les approches menées par les chercheurs vont des simulations numériques à la construction de modèles théoriques pour mieux comprendre les cyclones tropicaux, avec, à l’appui, de nombreuses données observationnelles (in situ, mais aussi par satellites).


Depuis le tristement célèbre ouragan Katrina en 2005, le bassin Atlantique Nord a connu ces dernières années plusieurs ouragans de catégorie 5 battant des records d’intensité. Parmi eux, Matthew (2016), Irma (2017) qui était jusqu’à Dorian l’ouragan le plus puissant enregistré dans l’Atlantique Nord depuis 1980, Maria (2017), Michael (2018) le troisième ouragan de l'Atlantique le plus intense à avoir jamais touché terre aux États-Unis.


Face à cette multiplication des ouragans majeurs ces dernières années, se pose la question du lien de ces événements avec le changement climatique. Le système atmosphère-océan connaît une variabilité naturelle, avec des cycles pouvant atteindre quelques dizaines d’années. La météorologie étant une science très jeune (on dispose d’environ 40 ans de données sur les cyclones tropicaux), il peut être difficile de distinguer l’impact du changement climatique de cette variabilité naturelle. Cependant, les modèles de prévision climatique (sur lesquels s’appuient les rapports du GIEC), semblent s’accorder sur le fait qu’il risque d’y avoir des cyclones tropicaux plus intenses dans les années à venir : pas forcément davantage de cyclones, mais des cyclones avec des vent plus forts et des précipitations plus abondantes (donc des cyclones plus dévastateurs). Leur réservoir d’énergie (chaleur et humidité) étant amplifié par le réchauffement du système atmosphère-océan. L’étude de l’impact du changement climatique sur la cyclogenèse tropicale est au cœur d’enjeux considérables, et fait l’objet de recherches particulièrement actives.



Pour en savoir plus


Contact

Ludivine Oruba, LATMOS-IPSL, ludivine.oruba@latmos.ipsl.fr

 

 

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