Soutenance
Marion Saint-Lu (LSCE)
Date et heure : Le 10-12-2015 à 14h30
Type : thèse
Université qui délivre le diplôme : Paris-Saclay
Lieu : salle 17C du bâtiment 701 au LSCE, Orme des Merisiers, sur le plateau de Saclay.
Thierry DELCROIX (LEGOS) - Rapporteur
Pascale DELECLUSE (INSU) - Rapporteur
Thierry CORREGE (EPOC) - Examinateur
Eric GUILYARDI (LOCEAN) - Examinateur
Philippe BOUSQUET (LSCE) - Examinateur
Pascale BRACONNOT (LSCE) - Directeur de thèse
Olivier MARTI (LSCE) - Co-directeur de thèse
La variabilité interannuelle du Pacifique tropical est aujourd’hui principalement modulée par l’oscillation El Niño/Oscillation Australe (ENSO). Étant donné les forts impacts économiques et sanitaires de ce phénomène, la compréhension de son évolution au fil du temps représente un enjeu majeur. Étudier la variabilité ENSO dans différents contextes climatiques permet de comprendre comment celle-ci est reliée à l’état moyen du climat. Nous utilisons des simulations climatiques de l’Holocène moyen (6000 ans et 4000 ans avant nos jours), du dernier maximum glaciaire (21 000 ans avant nos jours) et d’un climat théorique avec le dioxyde de carbone atmosphérique multiplié par quatre, réalisées avec plusieurs modèles numériques. Nous montrons que la variabilité ENSO a des caractéristiques significativement différentes dans chaque contexte climatique. Les liens entre ces différences et l’état moyen du climat sont nombreux et non linéaires. L’étude des paléoclimats est alors nécessaire pour comprendre les changements d’ENSO et pouvoir projeter son évolution future. De nombreuses archives climatiques utilisées pour reconstruire le paléo-ENSO sont situées dans le sud-ouest du Pacifique tropical, sous l’influence de la zone de convergence du Pacifique sud (SPCZ). Nous montrons que l’impact d’ENSO sur la position de la SPCZ change avec le climat. Or, celui-ci est déterminant pour l’interprétation du signal issu des archives. Ainsi, les mécanismes reliant ENSO à la SPCZ dans le climat moderne ne peuvent pas être directement extrapolés à d’autres contextes climatiques. En combinant l’information des modèles et des archives, nous pouvons avancer sur la compréhension des changements de variabilité dans le Pacifique sud-ouest et sur l’interprétation des enregistrements fossiles. En dernier lieu, nous abordons les changements de la variabilité ENSO avec un nouvel angle de vue, celui de son rôle au sein du bilan énergétique global. D’après les résultats du modèle IPSL-CM5A-LR, la contribution relative des événements El Niño à la redistribution globale d’énergie est amoindrie à l’Holocène moyen, par rapport au climat moderne. Par ailleurs, la capacité du Pacifique tropical à exporter l’énergie en moyenne est également réduite. Ainsi, la pompe à chaleur globale constituée par le Pacifique tropical est moins puissante à l’Holocène moyen, tant par la réduction de sa capacité moyenne à exporter que par la contribution amoindrie d’El Niño. Ce résultat suggère qu’il y a une cohérence entre le changement d’ENSO et le rôle de pompe à chaleur joué par Pacifique tropical.
Important : pour ceux qui souhaiteraient venir mais qui sont extérieurs au LSCE, il faut simplement me prévenir afin que je fasse le nécessaire pour que vous puissiez rentrer sur le site (la sécurité est renforcée).
marion.saint-lu@lsce.ipsl.fr