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Synthèse de 18 mois de travaux sur la géo-ingénierie environnementale

27-03-2014

Conclusions de l'Atelier de Réflexion Prospective REAGIR

Communiqué de presse ANR

Lancé en septembre 2012 par l’ANR, l’Atelier de réflexion prospective REAGIR a réuni au sein d’un consortium, des chercheurs en sciences sociales, en sciences naturelles et en sciences physiques ainsi que des représentants des secteurs publics et privés pour mener une réflexion globale et systémique sur l’ensemble des méthodes de géo-ingénierie de l’environnement et du climat, envisageables à l’échelle régionale et mondiale. Il s’agissait de dresser un état des lieux des connaissances en la matière, d’identifier de nouvelles questions pour la recherche et de mobiliser les compétences françaises sur un domaine en forte émergence à l’international, notamment dans le cadre du GIEC. La réflexion a porté non seulement sur les aspects de faisabilité scientifique et technique, mais aussi sur les aspects environnementaux, socio-économiques et éthiques, en prenant en compte les incertitudes et les risques.

Les impacts des activités humaines sur l'environnement, et en particulier sur le climat, sont aujourd’hui avérés. Minimiser ces impacts est ainsi un défi important pour la société. Les stratégies dans ce domaine passent à la fois par des mesures d’atténuation à la source (en amont) et d’adaptation (en aval). Bien que controversée, l'utilisation de la géo-ingénierie environnementale a été proposée comme un outil complémentaire de ces deux types de mesures, permettant d'atténuer les effets négatifs de la croissance économique et/ou d'évoluer vers un développement plus durable.


La géo-ingénierie environnementale recouvre une grande variété de techniques  et pratiques envisagées dans une visée corrective à grande échelle des conséquences négatives qu’ont les activités humaines sur l’environnement et en particulier sur le climat. On peut citer les techniques de capture du CO2 atmosphérique suivi d'un stockage géologique ou encore les techniques de réflexion du rayonnement solaire. Le niveau de connaissances sur les différentes techniques de géo-ingénierie, leur efficacité, leur coût et leurs impacts est toutefois très variable. C’est dans ce contexte que l’ARP REAGIR a été lancé.


De septembre 2012 à février 2014, les experts mobilisés, issus de secteurs et disciplines variés ont axé leurs travaux sur la géo-ingénierie du climat dans le cadre d’une série d’ateliers thématiques afin de définir les contours de ce qu’est la géo-ingénierie, d’en identifier les principaux enjeux et de proposer des axes de recherche à poursuivre.


Les enjeux identifiés sont multiples et couvrent, au-delà de la compréhension du système Terre, les questions de gouvernance et les problèmes éthiques, vu la difficulté à appréhender les effets collatéraux induits dans un système naturel complexe comme le climat. Des pistes de recherche originales sont proposées autour des techniques de capture du CO2 en « seconde intention » qui se greffent à une activité industrielle déjà existante, de la géo-ingénierie « territoriale » où l'utilisation des sols vise aussi à améliorer le climat local, de l’agriculture « orientée climat », ou encore des courts-circuits énergétiques dont le but est de faciliter l'évacuation de rayonnement infrarouge par la planète.


L’ARP a conclu à la nécessité de poursuivre des recherches raisonnées sur la géo-ingénierie du climat et de maintenir une expertise française en la matière. En effet, ces techniques connaissent des développements rapides et leurs effets dépassent les frontières. Par conséquent, il apparaît déterminant pour la recherche française, et pour les décideurs qui s’appuient sur cette recherche, de continuer à développer les savoirs sur le potentiel et la faisabilité des techniques de géo-ingénierie dans leur diversité, ainsi que sur les risques et les dimensions politiques ou éthiques qui leur sont associées. En privilégiant le principe de précaution, il est proposé d'approfondir les techniques les plus «douces » qui peuvent s'apparenter à de l'atténuation (comme certaines méthodes de capture du CO2 atmosphérique) ou à de l'adaptation au changement climatique.


Le rapport final de ces travaux sera disponible sur le site de l’ANR et de l’ARP REAGIR au mois d’avril 2014.

 

Le consortium de l’ARP Réagir est composé de 9 membres :

Olivier Boucher – CNRS-LMD (Atmosphère – Climat - Chimie atmosphérique)

Benoit De Guillebon - APESA (Animation scientifique - Sciences sociales)

Minh Hh Duong – CNRS-CIRED (Economie – Technologie - Environnement - Risque)

Fabienne Trolard - INRA-EMMAH (Eau - Usages des sols - Aménagement du territoire)

Stéphane Blain - UPMC-LOMIC (Biogéochimie marine - Océan)

Luc Abbadie - UPMC-BioEMCO (Monde du vivant)

Philippe Ciais – CEA-LSCE (Cycle du carbone - Climat)

Bertrand Guillaume - UTT-CREIDD (Environnement global - Risque - Société)

Bernadette Bensaude-Vincent - CETCOPRA (Relations sciences et société - Philosophie des sciences)


Les Ateliers de Réflexion Prospective (ARP), financés et mis en œuvre par l’ANR, ont vocation à encourager des analyses collectives et prospectives sur des thématiques émergentes à forts enjeux sociétaux et scientifiques. Ils constituent généralement les prémices des programmations futures. Ces ateliers réunissent des chercheurs et décideurs des secteurs public, privé et associatif et permettent d’identifier de nouvelles questions pour la recherche dans des domaines encore peu structurés.



Pour en savoir plus :

Le site de l'Agence Nationale de la Recherche

Le site de l'ARP-REAGIR



Contacts presse :

ANR : caroline.hopu@agencerecherche.fr - 01 73 54 82 47

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