La vague de chaleur observée en région parisienne entre le 29 juin et le 3 juillet 2015
Le SIRTA (Site Instrumental de Recherche par Télédétection Atmosphérique, www.sirta.fr ) situé à Palaiseau et dédié à la recherche sur les nuages et les aérosols, suit en temps réel la vague de chaleur qui est installée actuellement sur Paris et une bonne partie de la France. Cette canicule entraine des températures maximales sans précédent depuis plus d’une décennie : valeurs sous abris dépassant les 39.7°C à Paris-Montsouris, et 6°C de plus que les maximums des 1er juillet des dix dernières années.
Le SIRTA est un observatoire atmosphérique national français situé sur le plateau de Saclay, à 20 km au sud-ouest de Paris ( http://sirta.ipsl.fr et https://www.ipsl.fr/Organisation/Les-structures-federatives/SIRTA ). Il est qualifié de « supersite » car, contrairement à une station de mesures météorologiques standard, il est équipé de très nombreux capteurs, dont certains sont des instruments de recherche uniques en France.
Le SIRTA est en particulier équipé de plusieurs systèmes de télédétection permettant notamment de suivre en temps réel et sur la verticale les panaches de poussières désertiques sahariennes ou encore les nuages. A ces systèmes de pointe, s’ajoutent des moyens d’observation plus classiques aux normes de Météo-France qui mesurent en temps réel la température de l’air sous abris ou encore la vitesse et direction du vent.
La figure 1 montre l’évolution de la température de l’air sous abris entre le 29 juin et le 4 juillet. Les courbes noires représentent les données statistiques mesurées au SIRTA entre 2003 et 2014 : en trait plein continu la valeur moyenne de la température, en tireté la température maximale observée pour le jour J entre 2003 et 2014, en pointillé la température minimale et en surface grisée la variabilité moyenne. La courbe rouge et la courbe verte correspondent respectivement aux moyennes horaires de la température au SIRTA et à Paris-Montsouris entre le 29 juin et le 4 juillet 2015. On note au SIRTA une forte anomalie positive de température le 1er juillet 2015 avec un maximum de 36.7°C atteint vers 18h00, soit plus de 6°C au-dessus du précédent maximum observé, et 11°C au-dessus de la moyenne. Les températures se sont maintenues au-dessus de 30°C jusqu’aux alentours de minuit.Une différence de température de +3°C au plus fort de la canicule est observée entre Paris intra-muros et le SIRTA en zone péri-urbaine, le maximum atteignant 39.7°C à Paris-Montsouris.
La figure 2 montre quant à elle les profils verticaux de poussières atmosphériques et de nuages observés sur le SIRTA par le lidar automatique CHM15K. Plus la couleur est intense (passage du bleu au rouge puis blanc) plus la concentration ou la taille des particules est importante. On constate que la période de canicule (1er juillet essentiellement pour le moment) est simultanée avec une arrivée importante de poussières désertiques à des altitudes de 2-5km liée à un flux de Sud très chaud. Egalement,la baisse des températures le 2 juillet coïncide avec un changement de masse d’air (le vent tourne au Nord), avec la formation de nuages autour de 5km d’altitude et une diminution de la concentration en poussières désertiques.
Des études complémentaires sont en cours pour tirer profit de la forte synergie instrumentale du SIRTA, par exemple concernant une possible modulation de la température par la présence des poussières désertiques. Les propriétés optiques de ces aérosols pourront être quantifiées à partir du lidar Raman multi-longueurs d’onde IPRAL mis en service au SIRTA depuis mai 2015. Nous pourrons alors mieux comprendre les rétroactions atmosphériques mises en jeux aux cours de cet événement extrême, qui pourraient expliquer les amplitudes atteintes et les écarts de température entre le SIRTA et Paris Montsouris.
En conclusion, la canicule observée actuellement en région parisienne présente des records avec au SIRTA une anomalie positive de température de plus de 11°C par rapport à la moyenne le 1er juillet 2015, et un maximum de 39.7°C atteint à Paris-Montsouris vers 18h00. Cette vague de chaleur, d’un réel intérêt scientifique, coïncide avec une arrivée importante de poussières désertiques sahariennes transportées par un vent de Sud très chaud.
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Figure 1 - © SIRTA/IPSL
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Figure 2 - © SIRTA/IPSL
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Des figures supplémentaires sont disponibles sur
http://sirta.ipsl.polytechnique.fr/sirta/data/quicklooks/
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Contacts
- Jean-Charles Dupont (IPSL) pour les données SIRTA ( jean-charles.dupont@ipsl.polytechnique.fr )
- Ruben Hallali ( LATMOS ) pour les données Météo-France ( ruben.hallali@latmos.ipsl.fr )
- Sophie Bastin ( LATMOS ) pour les traitements algorithmiques ( sophie.bastin@latmos.ipsl.fr )
Communiqué SIRTA canicule juillet 2015
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